MÉDITERRANER

La mer Méditerranée, berceau des civilisations, axe stratégique de circulation des peuples et des marchandises d’Orient et d’Occident, aura bientôt son verbe. Méditerraner a été déposé à l’Académie française par la revue d’Art et d’Esthétique Tête-à-Tête et je formule le vœu qu’il figure bientôt dans le dictionnaire.

Chaque jour, nous faisons l’expérience conjointe de l’altérité et de la proximité en cabotant d’une culture à l’autre. Si la mer Méditerranée, si chère à Fernand Braudel, s’ouvre aux civilisations lointaines via les détroits de Gibraltar, du Bosphore et du Canal Suez, le verbe méditerraner ne se cantonne pas à cette zone géographique.

Méditerraner, c’est placer tous ses espoirs sur l’autre rive, migrer. Ce verbe signifie ressentir un attachement profond aux rivages méditerranéens, s’y sentir chez soi. C’est ainsi qu’en 1951, Claude Vidil en fondant Marseille Fret se lance dans l’aventure du tramping en Méditerranée -Algérie Tunisie, Libye, Proche-Orient, Mer Rouge.

En 1987, il transmet le flambeau à ses deux fils et nous envoie méditerraner ailleurs. Patiemment, nous avons construit avec Marfret de nouveaux itinéraires de ligne régulière sur les grands axes maritimes nord-Sud. Avec ses conteneurs Marfret assure un service direct et multimodal.

La compagnie Marfret « méditerrane » aussi depuis de longues années dans les Caraïbes avec Ferrymar et les îles du Pacifique. La mer est le chemin du monde, terrain de jeu des armateurs voués à resserrer les liens commerciaux et culturels entre les continents. Le transport maritime ce n’est pas seulement un changement de lieu c’est aussi un changement d’idée.

Notre ancrage réussi en Amériques Centrale et Latine résulte de cette volonté de comprendre l’autre. Ainsi, en novembre dernier, Marfret a convié ses clients colombiens à découvrir « Roméo et Juliette », interprété par le Ballet Preljocaj à Bogota et Medellin.

Trente-et-un ans après la création de Marfret, notre entreprise familiale franchit un nouveau cap. A la passerelle, Guillaume Vidil a pris le quart pour une durée indéterminée.

Incarnant la troisième génération, il accompagne la mutation de la compagnie dans un contexte où les valeurs du capitalisme familial sont un rempart face aux troubles d’une économie mondialisée de plus en plus décriée.

Guillaume Vidil, directeur général de Marfret, saura poursuivre l’héritage familial : l’esprit d’entreprise. Et nul doute qu’il déclinera lui aussi le verbe méditerraner !

Raymond VIDIL